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Il était une fois à Marrakech!

 

 

A cette saison vous avez le choix : hiberner ou migrer plus au sud. Pour cette option il suffit de grimper dans un avion vers la destination ensoleillée la plus proche et la plus facile : le Royaume du Maroc !!!. La plus dépaysante et exotique aussi!!


Mon premier voyage au Maroc date d’il y a 4 ans, ce fut un coup de foudre, un amour instantané, la promesse d’un retour immédiat… Malheureusement l’occasion a tardé à se présenter. C’est aujourd’hui chose faite, avec cerise sur la corne de gazelle, la découverte de la magnifique Ville blanche d'Essouira!!!

Aujourd'hui, nous partons en direction de Marrakech, la Perle du Sud! Semblant avoir défié le temps et les éléments, cette ville ne ressemble à aucune autre cité du royaume marocain. Elle vous envoûte, pas seulement avec ses douces températures mais aussi dans la fleur d’oranger des pâtisseries, le bleu des jardins Majorelle ou la tiédeur des hammams orientaux…

Nous commençons l'escapade par un voyage de 2h30 en bus (les cars très confortables de Supratour pour seulement 70 Dh le trajet). Empruntés seulement par les touristes, il y a ceux qui potassent leurs guides, échangent avec leurs voisins les bons et mauvais plans : « ah oui vous connaissez Marrakech ? » « Oui, oui, très bien, faites attention aux faux guides et marchandez ferme dans les souks, ne mangez pas sur la place Jemaa-el-Fna, c’est la tourista assurée ! »….
Moi, je ferme les yeux, je me laisse bercer, et je repense à ma dernière visite à Marrakech, baignée de lumière, d’odeurs, de couchers de soleil sur le Haut Atlas, de ruelles entrelacées où l’on se perd...
Tout à coup, un râlement ténébreux retentit dans le bus, un touriste est en train de faire un malaise, "Est-ce qu'il y a un docteur dans le car?", j'imagine le pire, l'homme qui fait une crise cardiaque, les pompiers, le braquard, la police qui nous interroge sur le décès d'un des passagers... Finalement plus de peur que de mal, il y a effectivement une femme médecin urgentiste à bord et  l'homme partira avec l'ambulance mais ses jours ne semblent pas en danger!

Arrivées à la gare Supratour, on prend un taxi pour rejoindre la vieille ville et nous posons nos babouches à l'hôtel Medina, à deux pas de la place!! C'est le même hôtel que lors de mon dernier séjour il y a 4 ans. Habituellement, j'ai un sens de l'orientation déplorable mais curieusement je me rappelle parfaitement du chemin: depuis les jardins de la Koutoubia, tout droit jusqu'à la place Djemaa el Fna, puis deuxième à droite jusqu'au panneau du Riad Jnane Mogador. Près de tout, il n’en demeure pas moins dans une ruelle calme. Nous disposons d'une toute petite chambre avec 2 fenêtres (l'une donnant sur la rue, l'autre sur le patio) ce qui permet un léger courant d'air! La chaleur n'est pas du tout la même qu'au bord de l'océan, ici on avoisine les 45 °C!!!

 

 

Nous sommes prêtes à plonger dans Marrakech comme on ouvre un conte des 1001 nuits.

 Durant ces deux jours, une seule règle : pas de planning, pas de planning, pas de planning!! Juste flâner, laisser nos pas nous guider dans la Médina.  Si tous les chemins mènent à Rome, toutes les ruelles de la Médina vous ramènent sur sa place principale. Alors nous en profitons pour nous balader le nez au vent dans le dédale des ruelles d'où surgissent des mosquées majestueuses, des palais fastueux et des jardins merveilleux.

 



 

 
 

Je tanne, tu tannes, ils tannent!

On nous guide bientôt jusqu'au quartier des tanneurs! C’est la fête des couleurs paraît-il puisque les arabes et les berbères sont descendus de leur montagnes pour tanner et vendre les peaux, nous pourrons voir les cuves multicolores comme celles des cartes postales !

 

Nous aurions dû voir ceci:

 


 

Et nous avons vu cela:

 


Différent n’est-ce pas !

 

Lorsque l’on arrive à l’entrée du quartier des tanneurs, nous sommes pris en charge par le « gardien » qui nous distribue le masque à gaz berbère un bouquet de menthe fraîche à se mettre sous le nez pour masquer les fortes odeurs des cuves.

Apparemment, les tanneurs ne travaillent qu’à la fraîche (entre 4h et midi) car la chaleur et les odeurs sont alors de moins en moins supportables. Il est 14h, il ne reste donc pas grand-chose à voir et le gardien fait une visite dès plus rapide avant de passer à la finition (la boutique) et de demander son pourboire. Nous avons du mal à saisir toutes les étapes du tannage ! Heureusement, je me suis renseignée depuis:

Situé vers la porte Bab El Sebbagh (à l'est de la Médina), les tanneurs travaillent depuis des décennies les peaux dans d'énormes cuves. La préparation des peaux est immuable depuis des décennies (on dit que rien n'a changé depuis le Moyen-Age). On y travaille la vache, l'agneau, le mouton, la chèvre, le dromadaire. Tout d'abord, les peaux sont maintenues dans de la chaux pour que tous les poils tombent (première odeur forte à supporter) puis, on les lave et on les met pendant plusieurs semaines dans un bain très spécial composé d'urine d'animaux, de fiente de pigeon (c'est sans doute cette odeur qui est la plus insupportable). Ce bain constitué d’ammoniaque naturel est indispensable pour assouplir les peaux. Puis on procède au lavage dans des bassins composés d'écorce et de fleurs pour chasser les odeurs.

 Marrakech info

 

 

La magie d'une place!

 

Nous regagnons alors la place « Jafar » comme dit mon amie N. et nous sommes bien tentées par les jus d’orange frais que proposent les marchands dans leurs carrioles colorées pour seulement 4 Dh. Nous avons pourtant envie de nous assoir et nous nous dirigeons vers l’un des cafés qui bordent la place pour s’installer sur le toit terrasse.

 

Nous sommes soudain happées par deux femmes au henné qui nous entourloupent comme des poulets de 3 semaines et nous collent un tatouage plus ou moins réussi sur les mains pour un prix tout à fait indécent !!! Je me rappelle alors de l’expression « Marrakech – arnakech » et c’est toutes ahuries de notre naïveté que nous nous installons au Taj’in Darna.

 


 

Nous sommes vite consolées par la vue splendide qui s’offre à nos yeux. Chouf, chouf !!! La place Djemaa el Fna (qui n’est pas carrée et encadrée de murs comme on peut facilement se l’imaginer mais ressemble plutôt à un vaste carrefour) grouille de promeneurs, de petits vendeurs à la sauvette (cigarette, klennex…), des marchands de jus, de fruits secs… La mélodie des charmeurs de serpents résonne tandis que les porteurs d’eau croisent les montreurs de singe !!

 

 

Le soleil se couche bientôt, les minarets se découpent dans le ciel flamboyant tandis que nous pouvons apercevoir les sommets enneigés du haut Atlas en toile de fond.

 


 

Pendant ce temps, les gargotes se montent à la hâte et commencent à exposer leur victuailles !

Le soleil est maintenant couché et un petit vent se lève, amenant les odeurs de grillades et d'épices. Vous y êtes ! Nous on y va !

 

 

     

       

 

 

Autrefois, l’hygiène n’était pas une priorité sur ces stands mais cela a bien changé parait-il alors c’est décidé, ce soir, on mange sur la place et Inch’allah !

Regroupés par spécialités, ici les marchands d’escargots qui attirent les connaisseurs, là les étales de poissons et de fruits de mers, celui de rate farcie ne désempli pas (essentiellement des locaux)… Les gens affluent et bientôt, les fumées envahissent le lieu et la foule dense fourmille de stands en stands. Nous nous faisons accoster par Ismael qui travaille pour sa mère Saddia au stand 26 ! Il a un bagout surprenant (parlant même le japonais) mais c’est surtout les deux français assis et qui le recommande chaudement qui nous décident.

 

   

 

On enfourche de petits bancs et on déguste côtelettes, brochette de kefta, légumes grillés. On passe un bon moment à observer les rabatteurs attraper les passants et les stands ne désemplissent pas !

 

 

Bientôt, les voix des conteurs s'élèvent, les instruments retentissent, les cris, les chants, tout se mélange pour laisser place à la féérie du lieu. Et nos yeux n'ont pas finis d'être éblouis: jeux, palabres, paris, spectacles, il faut se hausser sur la pointes des pieds pour entrevoir les animations entre les têtes des badauds!

 

 

Quittant la place, on se met en recherche du Kosybar dans le quartier juif mais dissuadées par la route, nous allons boire un verre au Samana juste à côté de la place!

 


 

             

Vivement demain!!!

 

Jeudi 23 mai 2013



23/05/2013
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