lavieest1fete

lavieest1fete

Lincoln, l'histoire de la Grande Histoire!

Vendredi soir, je suis allée voir le dernier film de Spielberg, "Lincoln" racontant comment le 16ème président américain (et surement le plus grand) essaye de faire voter le 13ème amendement de la Constitution américaine sur l'égalité des hommes devant la loi!

 

La Grand Histoire !

Cet amendement est très controversé par la nation américaine car il implique l'abolition de l'esclavage, fondement de l'économie des états du sud comme la Virginie, la Caroline du Nord et du Sud, la Louisiane, le Mississippi ...qui emploient les esclaves, main d'œuvre gratuite, dans les plantations de coton ou de tabac!

Le président doit faire vite car c'est bientôt la fin de la guerre de sécession, les sudistes vont se rendre dans quelques jours et si l'amendement n'est pas voté avant la fin de la guerre, beaucoup moins de député ne daigneront donner la liberté aux esclaves si ce n'est pas justifié par la cession des conflits!

Le film ne porte pas sur la vie de Lincoln mais seulement sur les 4 derniers mois avant son assassinat le 14 avril 1865! Les 4 mois les plus importants de sa vie politique qui marqueront à jamais l’histoire américaine.

 

Le film !

Le film est noir dans le fond bien sûr (on ne rigole pas sur ce sujet) mais aussi dans sa forme avec des images essentiellement sombres, tournées dans la pénombre des bougies ou sous un ciel chargé de nuages! On a une impression de tristesse, de froid, de désespoir! Cela retranscrit peut-être le contexte de la guerre mais personnellement j’aurai préféré plus de lumière !

Il y a aussi beaucoup de longueurs, surtout dans la première partie du film! Quelques personnes ont même quitté la salle! Moi, j'ai légèrement piqué du nez devant les incessantes disputes opposant les Républicains (pour l’amendement) et les Démocrates (contre) et pourtant j’aurai juré du contraire! Il faudrait que je me penche sur la politique américaine!

Puis, finalement, quand commence la course aux voix, quand le président intrigue pour retarder la délégation de la paix, quand le suspense du vote à la Chambre des représentants se fait plus pressant, on se prend de passion et on trépigne d'impatience (j'exagère un peu mais il se faisait tard aussi)!

« Lincoln » ne ressemble pas aux films de Spielberg, manquant il est vrai des émotions, de la vitalité, de la magie,  qui caractérisent les films du réalisateur de génie. On dirait presque un reportage même si, selon certains, Spielberg a dans ce film « blanchit le combat abolitionniste » en ne mettant l’Histoire entre les seules mains des Blancs.

 

Des acteurs de talents !

Il n'en reste pas moins (j'ai toujours rêvé d'utiliser cette tournure de phrase "il n'en reste pas moins") qu'il est porté par des acteurs au charisme et au charme sans égal!  

J'adore le rôle de Thaddeus Stephens, le fervent défenseur abolitionniste qui arrive à mettre de l'eau dans son vin pour permettre le vote et offrir le texte du 13ème amendement à sa gouvernante et amante noire!

Mais le grand rôle est joué par Daniel Michael Blake Day-Lewis, acteur britannique de 55 ans ayant beaucoup plus joué au théâtre qu'au cinéma! Le maquillage arrive à le vieillir d'une bonne dizaine d'années!

 

                      

 

Il interprète avec brio un rôle magnifique celui d'un homme juste et noble avec ses grands discours, humain et même attendrissant avec ses histoires!

 

La ressemblance n’est-elle pas frappante ?

Les grandes phrases et les petites histoires!

Le film débute lorsque Lincoln rend visite à un campement militaire et engage une conversation avec deux soldats noirs. Les soldats récitent les dernières phrases de l'adresse de Gettysburg, discours de Lincoln du 19 novembre 1863:

« Nous sommes ici hautement résolus à ce que ces morts ne seront pas morts en vain ; que cette nation, si Dieu le veut, verra renaître la liberté ; et que le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple, ne disparaîtra pas de la terre ».

 

Selon l’expression de James McPherson, Lincoln « gagna la guerre par des métaphores ».

A titre d’exemple, voici un passage du film dans lequel Lincoln fait appel au grand mathématicien Euclide pour décider s’il doit faire venir ou non la délégation de paix des confédérés.

« Le premier axiome d’Euclide est celui-ci » dit Lincoln à un jeune télégraphiste : « Des choses qui sont égales à une même chose sont égales entre elles. C’est une règle de raisonnement mathématique. Elle est juste parce qu’elle fonctionne, a fonctionné et fonctionnera toujours. Dans son livre, Euclide dit que cela est évident. Vous voyez, cela se trouve même dans ce livre de lois mécaniques écrit il y a 2000 ans. C’est une vérité évidente que des choses qui sont égales à une même chose sont égales entre elles. »

Lincoln convaincu par ce raisonnement si logique décide alors de ne pas inviter la délégation à Washington, renforçant ainsi ses chances dans son effort de faire passer le Treizième Amendement dans la Chambre des Représentants.

 

Pour résumé:

Si en sortant de la salle j'avais un avis mitigé sur ce film long et noir, j'irai volontiers le revoir afin d'en savourer toute la finesse à la lumière de mes recherches

 

Sources :

http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-marliere/070213/avec-lincoln-spielberg-blanchit-le-combat-abolitionniste

http://www.wsws.org/fr/articles/2013/jan2013/linc-j28.shtml

 

Lundi 25 février 2013



25/02/2013
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 18 autres membres